La transmission des caractères
I- REPRODUCTION SEXUÉE

II- LES LOIS DE MENDEL

III- LE CARACTÈRE POLYGÉNIQUE

IV- ÉPISTASIE

V- PLEIOTROPIE

VI- LA GENETIQUE EXTRA-CHROMOSOMIQUE
 

I- REPRODUCTION SEXUÉE:revenir au début

A - Les Gamètes:
Deux lignées de cellules coexistent au sein de l'organisme
- La lignée somatique
- La lignée germinale
* Les cellules de la lignée somatique sont diploïdes
* Les cellules de la lignée germinale sont localisées dans les glandes génitales ou gonades. Elles sont au début de leur évolution diploïdes, puis deviennent haploïdes, constituant les Gamètes. Les gamètes produits par un organisme mâle sont les spermatozoïdes et les gamètes produits par un organisme femelle sont les ovules.
Le mécanisme particulier de division  cellulaire qui conduit à la formation de gamètes haploïdes à partir de cellules diploïdes de la lignée germinale est appelé MÉIOSE.

B - La Méiose:
La méiose s'effectue au cours de deux divisions cellulaires successives.

1° - 1ère division de méiose:
Au début de la méiose, tous les chromosomes se rassemblent dans le plan équatorial de la cellule. Au cours de cette étape, les chromosomes  qui forment chaque paire (un d'origine paternelle, un d'origine maternelle) sont très rapprochés  (bivalents)  et échangent  des  segments  homologues  de chromatides.
Après  avoir  échangé ces fragments d'ADN, les chromosomes homologues se séparent et migrent chacun vers un pôle opposé de la cellule.
La cellule se divise ensuite, donnant deux cellules filles possédant un seul lot de n chromosomes bichromatidiens

2° - Deuxième division de méiose:
Chacune des deux cellules filles se divise à son tour.
Au cours de cette division, les chromosomes se disposent à l'équateur de la cellule, les deux chromatides de chaque chromosome se séparent alors l'une de l'autre et migrent en direction des pôles opposés de la cellule. Celle ci se divise, donnant deux cellules qui deviendront des Gamètes. Ce sont donc en définitive 4 gamètes formés à partir de cellule initiale
Chaque  Gamète  possède   un   seul   lot  de  n  chromosomes monochromatidiens,  qui  sont  indifféremment  d'origine  paternelle  ou maternelle. Chaque gamète associe des fragments par recombinaison avec l'ADN de l'autre parent.

C - La fécondation:
C'est au cours de la Fécondation qu'est réalisée l'union des deux gamètes, un spermatozoïde et un ovule. Au début du processus de fusion, chaque chromosome se dédouble et devient bichromatidien. Le zygote dispose ainsi de 2 lots homologues de chromosomes bichromatidiens, l'un issu du spermatozoïde paternel, l'autre provenant de l'ovule maternel.
 

II- LES LOIS DE MENDEL:revenir au début

A - Énoncé des Lois:
Mendel a étudié successivement les résultats de croisement entre des pois (Pisum  Sativum)  différant  par  un  caractère  (Monohybridisme)  2 caractères (Dihybridisme) et jusqu'à 7 caractères (polyhybridisme).
A partir de ces études, Mendel a pu établir les lois élémentaires de la génétique formelle, énoncés par la suite par MORGAN et LANG de façon suivante

1ère loi
Uniformité des hybrides de première Génération
Si on considère un croisement entre deux sujets qui différent par un seul caractère (monohybridisme), il apparaît que les hybrides de première génération, F1, sont semblables. Leur phénotype peut être celui d'un des parents (dominance d'un des allèles) ou peut réaliser un type intermédiaire (codominance de deux allèles).

2ème loi
Pureté des Gamètes
Dans la deuxième  génération,  F2, on  trouve  des  individus  qui présentent le phénotype observé en F1, et des individus qui présentent, dans un pourcentage fixe, les phénotypes  des parents du croisement initial (on parlera de phénotype parental)

3ème loi
Loi de disjonction indépendante des caractères.
Si l'on croise deux individus qui différent par plusieurs  caractères (polyhybridisme), on constate que ces caractères sont, dans les générations suivantes, hérités de façon indépendante les uns des autres, et se retrouvent associés en F2 comme s'ils avaient été distribués au hasard.
 
 
 

EXEMPLE:
L'exemple choisi est : les systèmes de groupes sanguins chez l'homme
A- Introduction:
Parmi les différents systèmes des groupes sanguins, nous retiendrons pour nos exemples les suivants
- ABO (H)
- MN
- Rhésus (DCE).
* Système ABO
A = sujet qui porte l'antigène A et l'antigène H
B = sujet qui porte l'antigène B et l'antigène H
AB = sujet qui porte les antigènes A, B et H
O = sujet qui ne porte  ni A ni B mais H.
Sur le plan génétique la production des antigènes  A, B et H est gouvernée par deux groupes d'allèles correspondant à deux locus distincts.
Le locus H est occupé par 2 allèles H et h, où H est dominant.
Le locus I est occupe par une série pluriallélique lA lB i. lA et lB sont dominant, et i est récessif, entre eux lA et lB sont codominants.
Tous ces gènes codent pour des enzymes

- Le système MN
M : Sujet qui porte le seul antigène M
N  sujet qui porte le seul antigène N
MN  sujet qui porte les deux antigènes M et N
Sur le plan génétique les deux allèles LM et LN sont codominants

- Système Rhésus.
RH+ sujet qui porte l'antigène Rh
RH- sujet qui ne porte pas l'antigène Rh

Pour la commodité de l'exemple, nous admettons que le locus Rh, situé sur le chromosome 1, est occupé par un seul gène dont il existe deux allèles, Rh+ dominant et Rh- récessif.

B- Analyse des Transmissions:

1°- Uniformité des hybrides de Première Génération:

- Codominance
Phénotype: on considère un croisement entre un sujet de phénotype (M) et un sujet de phénotype (N). Le phénotype représente ici l'appartenance à un groupe sanguin dans le système MN.
Génotype  Les deux sujets sont homozygotes
LM/LM   et  LN/LN
Les deux allèles sont séparés par une barre de fraction pour montrer qu'ils occupent des locus homologues portés par deux chromosomes distincts.
Gamètes: lors de la méiose les deux chromosomes homologues sont séparés, les gamètes haploïdes formés seront donc LM ou LN. Lors de la fécondation on aura LM ou LN.
- les F1 auront le même génotype LM/LN
- Dans l'exemple choisi, les 2 allèles LM et LN sont codominants et le phénotype, semblable pour tous les F1, est MN.
- Monohybridisme pour un allèle dominant
On considère une union entre un homme RH+ homozygote et une femme RH- homozygote
Tous les enfants de ce couple (F1) ont donc forcement le même génotype RH+/RH-. L'allèle est dominant, tous les F1 ont donc le même phénotype (RH+).
2°- Pureté des gamètes:
- Monohybridisme et codominance
considérons  une union entre un sujet A homozygote IA/IA et un sujet B homozygote IB/IB
tous les enfants de ce couple sont semblables, de génotype hétérozygote et de même phénotype AB
Si on considère l'union de 2 sujets ayant le type F1 chacun d'eux peut donner 2 types de gamètes IA ou IB
Pour la descendance F2
50% sont AB de génotype IA/IB
25% sont A de génotype IA/IA
25% sont B de génotype IB/IB
Cette observation  témoigne  de façon nette  de la ségrégation  des caractères allélomorphes, qui se manifeste à la F2.
- Monohybridisme pour un allèle dominant.
Si l'un des allèles est dominant, l'étude des phénotypes ne permet pas à elle seule de démonter  la deuxième loi de MENDEL, qui  est cependant respectée au plan des génotypes
Si un sujet (A) homozygote dominant IA/IA est uni avec un sujet (O) homozygote récessif i/i les gamètes sont tous porteurs d'un allèle récessif i.
Tous les F1 ont le même génotype IA/i et le même phénotypeA.
Si deux sujets F1 sont unis:
On constate à la descendance 75 % de sujets (A) et 25 % (O)
Les 75 % (A) sont génotypiquement 50 %  IA/i et 25 % IA/IA
Dans ce cas l’étude des phénotypes  ne permet pas à elle seule de démontrer la deuxième loi de Mendel qui est respectée génotypiquement. On doit effectuer des retrocroisements (back cross)
-Rétrocroisement
Ce type de croisement entre un sujet à phénotype dominant, dont on souhaite définir le génotype  (homozygote  ou hétérozygote),  et un sujet homozygote récessif, constitue un back cross.
Si un sujet A de génotype inconnu IA/IA ou IA/i est uni avec un sujet O qui est i/i
· A (IA/i) x O (i/i):
--> 50% A
--> 50% O
· Si on prend deux sujets A (IA/IA) x O (i/i), on obtient 100 % de phénotype A.
3°-  Indépendance  des  caractères:
En reprenant  l'exemple  des  groupes  sanguins,  nous  abordons maintenant  l'étude de la transmission  de plusieurs  caractères  dans les générations successives.

- Dihybridisme
Considérons un sujet (A, Rh+) uni avec un sujet (O, Rh-) doublement homozygotes

  •  IA/IA, Rh+/Rh+
  •  i/i, Rh-/Rh-
  • La descendance de ce couple est uniforme, 100 % ont
    Rh+/Rh- et un phénotype (A, Rh+).
    Si maintenant  nous étudions  l'union de 2 F1. Compte tenu de la ségrégation aléatoire des chromosomes lors de la méiose, chacun des F1 peut produire 4 types de gamètes, porteurs de
    IA, Rh+ ;   IA, Rh- ; i, Rh+ ; i, Rh- Dans la descendance de type F2 de ce couple on observe 4 phénotypes différents:
     
    IA Rh+ IA Rh- i Rh+ i Rh-
    IA Rh+ IA/IA
    Rh+/Rh+
    IA/IA
    Rh+/Rh-
    IA/i
    Rh+/Rh+
    IA/i
    Rh+/Rh-
    IA Rh- IA/IA
    Rh+/Rh-
    IA/IA
    Rh-/Rh-
    IA/i
    Rh+/Rh-
    IA/i
    Rh-/Rh-
    i Rh+ IA/i
    Rh+/Rh+
    IA/i
    Rh+/Rh-
    i/i
    Rh+/Rh+
    i/i
    Rh+/Rh-
    i Rh- IA/i
    Rh+/Rh-
    IA/i
    Rh-/Rh-
    i/i
    Rh+/Rh-
    i/i
    Rh-/Rh-

    A Rh+ 9/16 des cas
    A Rh- 3/16 des cas
    O Rh+ 3/16 des cas
    O Rh+ 1/16 des cas

  • Dans 9 cas ARh+ on trouve un seul individu à génotype homozygote IA/IA , Rh+Rh+. Ceci reproduit un type parental de croisement initial.
  • Dans trois cas, le phénotype est (A, Rh-), ce qui témoigne de façon visible d'une recombinaison
  • Dans trois cas, le phénotype est (O, Rh+), ce qui témoigne aussi d'une recombinaison.
  • Dans un seul cas le phénotype est (O,Rh-). Il correspond à un génotype (i/i, Rh-/Rh-) : ceci reproduit le deuxième type parental du croisement initial.

  • Au moment de la formation des gamètes, les allèles portés par les chromosomes homologues se séparent (conséquence de la MEIOSE).
    A la fécondation, ils se recombinent de façon indépendante l'un d e l'autre avec des gènes correspondant à d'autres caractères. C'est ainsi que nous avons obtenu dans notre exemple les 4 phénotypes suivant : ARh+, ARh-, ORh+, ORh- Correspondant aux 4 gamètes : IA,Rh+ ; IA,rh- ; i Rh+, i Rh-.
    Ces gamètes peuvent s'unir suivant toutes les combinaisons possibles, de sorte que l'on voit apparaître en F2 soit les types parentaux, soit des types nouveaux, recombinants des types parentaux.

    - Back-Cross. Considérons l'union de deux sujets A, Rh+ O, rh- homozygote. On peut reconnaître que le sujet (A,Rh+) de type F1 est de génotype (IA/i, Rh+ Rh-), si les descendants de ce couple présentent dans les mêmes proportions (25 %) les 4 phénotypes (A, Rh+), (A, Rh-), (O, Rh+) et (O, Rh-).

    50 % des descendants sont des recombinants
    A Rh-        et   O Rh+
    IA/i Rh-/Rh-    i/i,Rh+/Rh-

    50 % des descendants sont de type parental
    A Rh+      et   O Rh-
    IA/i Rh+/rh-    i/i,Rh-/Rh-

    III- LE CARACTÈRE POLYGÉNIQUE:revenir au début

    1°- Définition
    C'est un caractère contrôlé par plusieurs gènes à la fois (ceci est différent du polyallélisme ou de la complexité, où un caractère est exprimé par plusieurs allèles du même gène). Pour apparaître au niveau du phénotype de l'individu, le caractère polygénique suppose que le génotype de cet individu comporte un certain nombre de gènes indispensables à son apparition. Le nombre de gène N >ou= 2.

    2°- Transmission
    Elle suit d'une façon globale les lois de l'hérédité mendélienne. Étant donné le nombre élevé de gènes, l'étude de cette transmission devient complexe et difficile.

    3°- Influence de l'environnement
    Toute morphogenèse est le résultat de deux éléments essentiels : la structure initiale qui correspond au génotype de l'individu et l'influence que peut subir ce génotype à partir des facteurs du milieu (interaction gène/milieu extérieur).
    Exemple
    La taille des Américains : comparaison entre la taille des Américains vivant aux USA depuis au moins deux siècles, les immigrés récents (4 à 5 générations), et leurs compatriotes qui vivent encore dans le pays d'origine.
    On remarque que les immigrés de plusieurs générations ont une taille moyenne comprise entre celle des Américains et celle de leurs compatriotes qui sont restés dans le pays d'origine. Les deux éléments responsables sont le gène et le milieu.
    • gène : la taille est le résultat de l'interaction entre plusieurs gènes.
    • milieu : dans le cas de la taille : c'est la nutrition.
    La mesure du caractère polygénique est quantitative. La variable d'un caractère quantitatif est une variable continue, par opposition à la variable discontinue que l'on observe dans le cas d'un caractère monogénique où on peut obtenir l'allèle X ou Y, mais pas un mélange X + Y. Au niveau d'une population, la variable d'un caractère quantitatif a une distribution normale elle suit une courbe de Gauss

    Mesure du génotype

    Supposons un caractère obtenu par l'expression de 3 gènes : A, B et C

    A:  A+ou A-                  B: B+ou B-             C: C+ou C-

    On peut obtenir les 2 extrêmes
      A+/A+    B+/B+       C+/C+
     et
      A -/A-     B-/B-          C-/C-

    et aussi tous les intermédiaires.
     

    IV- ÉPISTASIE:revenir au début

    C'est une forme d'interaction génique dans laquelle un gène interfère avec l'expression phénotypique d'un autre gène non allélique.
     

    V- PLEIOTROPIE:revenir au début

       C'est quand le produit d'un gène participe à la formation de plusieurs molécules différentes ou appartenant à la même famille
     

    VI- LA GENETIQUE EXTRA-CHROMOSOMIQUE:revenir au début

    Elle concerne la transmission des caractères dont les gènes correspondants ne sont pas situés dans le noyau mais en dehors du noyau, dans le cytoplasme.
    La Génétique extrachromosomique est essentiellement mitochondriale chez l'homme, et chloroplastique chez les plantes.
    L'hérédité infectieuse a été décrite chez la drosophile.
    L'effet maternel passe par le cytoplasme.

    L'hérédité  mitochondriale:
    Les mitochondries contiennent des constituants essentiels de toutes les cellules aérobies des animaux  et des plantes,  les enzymes  spécifiques respiratoires  (les  cytochromes  en particulier)  couplée  à la  synthèse concomitante d'ATP par un processus de phosphorylation oxydative.
    Le Génome mitochondrial  existe sous forme d'une  double chaîne circulaire d'ADN. Aucune histone n'est associée à cet ADN, dont le PM est d e 14 Kb.
    Les gènes mitochondriaux codent pour un grand nombre de protéines ainsi qu’aux deux ARNr nécessaires à la synthèse des protéines.
    Les gènes mitochondriaux codent pour les cytochromes et pour des protéines membranaires mitochondriales.

    Historique de la description des mitochondries 
    1958 Les mitochondries peuvent synthétiser des protéines
    1959 Description de patients atteints de désordres mitochondriaux
    1962 Le concept de la myopathie mitochondriale est accepté
    1963 La mitochondrie contient de l'ADN
    1981 La séquence du génome mitochondriale est connue

    Génétique mitochondriale
    1- L'ADN mitochondrial est d'hérédité strictement maternelle par le cytoplasme de l'ovule
    2- L'ADN mitochondrial  présente  un taux élevé de mutations substitutions, insertions et délétions.

    3- Le génotype mitochondrial peut changer profondément en quelques générations, et des cellules peuvent posséder une population mixte d'ADN mitochondrial sauvage et muté (Hétéroplasmie).

    Certaines  lignées  cellulaires  peuvent  contenir  seulement  l'ADN mitochondrial sauvage ou muté.
    * Répartition au hasard dans les tissus
    * Hétéroplasmie
    Les altérations du génome mitochondrial (délétions, duplications  e t mutation ponctuelle) ne concernent qu'une partie des molécules  d'ADN mitochondrial. Dans chaque cellule coexistent donc, en proportion variable, des  molécules  d'ADN mitochondrial  normal  et  des  molécules  d'ADN mitochondrial muté : c'est ce que l'on appelle l'hétéroplasmie.
     
     

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